L’onde de choc provoquée par le rejet définitif de la candidature de Dieudonné Yebga à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 ne cesse de faire des vagues. Abattu et profondément ému, le président contesté du Manidem n’a pas pu contenir ses larmes après la décision du Conseil constitutionnel, rendue publique ce mardi 5 août. Cette dernière confirme l’invalidation de sa candidature pour cause « d’investitures multiples » sous l’étiquette du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), une irrégularité déjà soulevée par Elecam.
Dans un communiqué rendu public peu après l’annonce, Dieudonné Yebga a exprimé son amertume et son désarroi face à ce qu’il qualifie de « coup d’arrêt brutal » à son projet politique. « Le Manidem prend acte de la décision du Conseil constitutionnel. Cette décision, bien que prévisible au vu des manœuvres internes et des sabotages orchestrés, reste un tournant dramatique dans notre engagement pour une alternative crédible », peut-on lire dans le document.
Mais plus qu’un simple constat, Dieudonné Yebga a décidé de pointer du doigt un homme : Maurice Kamto. Il l’accuse d’avoir semé la discorde au sein de la base militante du Manidem, dans le but de faire échouer les démarches de candidature concurrentes à la sienne. Selon Yebga, le président du MRC serait « mû par des ambitions personnelles déconnectées des aspirations collectives », et aurait manipulé certains cadres du parti pour créer le chaos juridique qui a conduit à l’élimination de leurs deux candidatures.
En réponse, les partisans de Maurice Kamto ont vivement réagi, rejetant en bloc les accusations de Dieudonné Yebga. Plusieurs d’entre eux estiment que ce dernier aurait été instrumentalisé par le régime en place pour perturber la dynamique de l’opposition. « C’était un plan bien ficelé. Il a servi de diversion pour affaiblir Kamto », affirme un militant du MRC. D’autres dénoncent une mise en scène « pathétique » et évoquent un homme qui, selon eux, devra vivre avec le poids de sa conscience.
Avec cette exclusion, Dieudonné Yebga quitte définitivement la scène électorale, sur fond de tensions politiques et de rivalités amères, dans une opposition plus divisée que jamais à l’approche du scrutin présidentiel.


