Alors que l’ancien Nicolas Sarkozy, condamné pour association de malfaiteurs dans l’affaire du « financement libyen » de sa campagne de 2007, sera incarcéré mardi à la prison de la Santé, son vieil ami Patrick Balkany a évoqué des souvenirs de sa détention auprès de RTL.
L’ancien maire de Levallois-Perret Patrick Balkany, condamné pour fraude fiscale et blanchiment aggravé en 2020 avant d’être libéré pour raisons de santé, estime que « le plus dur, c’est quand vous arrivez dans votre cellule, ça fait un choc ».
« On est un numéro, on n’est plus un nom »
Mais avant cela, l’ancien président de la République « va rentrer, on va le prendre en photo, on va lui faire sa carte, parce que là-bas, on est un matricule, on est un numéro, on n’est plus un nom », a détaillé l’ancien maire. « On va le fouiller, on le met dans une pièce avec un gardien, il se déshabille, […] on regarde s’il n’a pas d’objet interdit sur lui », a-t-il encore raconté.
En cellule, « on est confronté à la solitude, ça c’est sûr. Il faut être bien avec soi-même », et « on attend avec impatience le parloir », disponible deux fois par semaine et pendant quarante-cinq minutes, a décrit Patrick Balkany. Il a souligné que ce moment « est assez déchirant parce que les trois quarts d’heure passent très vite et la séparation est toujours très difficile ».
Quartier de l’isolement pour sa sécurité
L’ancien édile de Levallois-Perret, qui souhaite présenter une liste aux municipales en 2026 dans cette ville, et réclame actuellement la levée de son inéligibilité, a aussi évoqué la crainte des photos volées. Patrick Balkany a raconté avoir passé « vingt minutes » dans l’espace de promenade avant que des gardiens lui disent « “monsieur Balkany, n’y allez pas, sinon vous allez être photographié, vous allez avoir votre photo à la Une de Paris Match […] Ils m’ont dit, “ils ont des smartphones, on en confisque dix par jour, ils en rentrent vingt par jour” ».
Selon l’AFP, pour garantir la sécurité et la confidentialité de Nicolas Sarkozy, l’ancien chef d’Etat devrait être installé au quartier de l’isolement.
Une « exécution provisoire » polémique
Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable le 25 septembre d’avoir laissé ses collaborateurs préparer un projet de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi. Il a été condamné à cinq ans de prison avec une « exécution provisoire » du mandat de dépôt.
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Celle-ci est prononcée de manière routinière par les tribunaux correctionnels. Mais pour ses détracteurs, elle est une atteinte au droit d’appel et à la présomption d’innocence.
Jamais dans l’Histoire de la République française, ou de l’Union européenne, un ancien chef d’Etat n’a dormi derrière les barreaux.