Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez va envoyer une instruction à tous les préfets pour qu’ils renforcent les dispositifs de sécurité autour des établissements culturels après le vol spectaculaire de bijoux au Louvre.
Cette décision a été prise après une réunion à Beauvau réunissant autour de Laurent Nuñez et de la ministre de la Culture Rachida Dati les responsables des services de police afin d’identifier ce qui a fonctionné et ce qui a dysfonctionné, a expliqué à la presse l’entourage du ministre de l’Intérieur.
Au cours de cette réunion qui a duré une heure, il a été acté par les ministres qu’une « instruction » serait envoyée aux préfets pour organiser « sans délai un point sur l’existence des dispositifs déjà déployés autour des établissements culturels, et renforcer les mesures de sécurité le cas échéant », a-t-on ajouté de même source.
Le vol en plein jour de bijoux d’une valeur « inestimable » exposés au musée du Louvre a déclenché une polémique politique et relancé le débat sur la sécurité des musées français, qui présentent « une grande vulnérabilité », comme l’avait reconnu dimanche Laurent Nuñez.
Un « retard persistant » dans la surveillance
La ministre de la Culture, Rachida Dati a indiqué sur M6 que ses services diligenteraient une enquête administrative, en parallèle des investigations judiciaires, « pour avoir un vrai déroulé » de « ce qui s’est passé », « à la seconde près ».
Dans un pré-rapport consulté lundi par l’AFP, la Cour des comptes déplore un « retard dans le déploiement d’équipements destinés à assurer la protection des œuvres » du musée le plus visité au monde, qui reçoit neuf millions de visiteurs par an.
Pointant du doigt un « retard persistant » dans la mise en place de nouveaux équipements de surveillance, le rapport précise que « 60 % des salles de l’aile Sully et 75 % pour l’aile Richelieu ne sont pas protégées par des dispositifs de vidéosurveillance ».
« Nous avons failli », a estimé le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, lundi matin sur France Inter, puisque des malfaiteurs ont été « capables de mettre un monte-charge » sur la voie publique, « de faire monter des gens en quelques minutes pour récupérer des bijoux inestimables et de donner une image déplorable de la France ».