Yvan Pedri
Scène surréaliste à Buea dans la nuit du 7 au 8 août. Il est exactement 4 heures du matin lorsque le calme apparent du quartier Molyko est violemment brisé par l’arrivée précipitée de plusieurs véhicules de police, gyrophares allumés. Des pas pressés de rangers martèlent le sol encore humide de la nuit, direction une résidence bien connue pour ses “activités nocturnes”. Quelques instants plus tard, le corps sans vie d’un agent des forces de l’ordre est évacué dans un sac mortuaire, sous les regards choqués des habitants tirés brutalement du sommeil.
Le défunt, un certain Ayissi, policier en service, s’était rendu discrètement chez une jeune femme du quartier, surnommée “le chat”, pour ce qui devait être une nuit de plaisir sans histoire. D’après les témoignages des voisins, visiblement réveillés par les ébats, des gémissements bruyants et des cris de jouissance ont été entendus peu avant le drame.
Mais la passion a tourné au cauchemar. Après avoir consommé, selon sa partenaire, plusieurs produits censés améliorer ses performances sexuelles, le policier aurait subitement perdu connaissance en pleine action. Malgré les tentatives de réanimation, il rend l’âme sur place, nu dans le lit de sa compagne d’un soir.
Alertée, la police débarque en nombre. La femme, en état de choc, est immédiatement menottée et conduite au poste, accusée d’être à l’origine de la mort de l’agent. Elle se défend farouchement, affirmant que son partenaire aurait volontairement ingéré des substances inconnues peu avant l’acte, sans qu’elle ne sache vraiment de quoi il s’agissait.
Actuellement en garde à vue dans les cellules de l’ESIR à Buea, la jeune femme clame son innocence. Pendant ce temps, l’enquête se poursuit pour déterminer avec précision les causes du décès de l’officier Ayissi. Une autopsie a été ordonnée.
L’affaire fait grand bruit dans la ville, relançant les débats sur les pratiques sexuelles extrêmes, l’usage incontrôlé de stimulants, et la double vie parfois sulfureuse de certains membres des forces de sécurité.
À Molyko, on parle désormais du “policier tombé au champ d’honneur… du plaisir”.
