La rupture entre Elon Musk et Donald Trump est désormais consommée. Le milliardaire sud-africain, patron de Tesla, SpaceX et du réseau social X, a annoncé samedi 5 juillet la création de son propre mouvement politique : le Parti de l’Amérique. Cette décision survient au lendemain de l’adoption d’une nouvelle loi budgétaire soutenue par Donald Trump et vivement critiquée par Musk.
« Aujourd’hui, le Parti de l’Amérique est créé pour vous rendre votre liberté », a-t-il déclaré sur X, dénonçant un système politique corrompu dominé par « un parti unique » plutôt qu’une véritable démocratie. Dans un message publié en anglais, il fustige : “Quand il s’agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, pas dans une démocratie.”
Si Elon Musk ne peut légalement prétendre à la présidence — la Constitution américaine exige que les candidats soient nés sur le sol des États-Unis —, cela ne l’empêche pas de jouer les faiseurs de rois. Il avait d’ailleurs annoncé plus tôt dans la semaine que si la loi budgétaire souhaitée par Trump était adoptée, il lancerait son parti dès le lendemain. Promesse tenue.
Un sondage lancé sur X vendredi, jour de la fête nationale américaine, a montré que près de 65 % des 1,2 million de votants soutenaient l’idée de ce nouveau parti. Musk s’est appuyé sur ce plébiscite pour affirmer : « Par un rapport de deux contre un, vous voulez un nouveau parti politique, et vous l’aurez ! »
Donald Trump n’a pas tardé à répliquer. L’ancien président a menacé de s’attaquer aux aides fédérales perçues par les entreprises d’Elon Musk, évoquant notamment l’usage du « DOGE », une cryptomonnaie populaire que Musk a contribué à populariser, pour limiter les subventions publiques jugées excessives.
Pour l’heure, les contours idéologiques et le programme du Parti de l’Amérique restent flous. Musk n’a pas précisé quelles personnalités politiques le soutenaient dans ce projet ni quelles seraient les premières actions concrètes de ce nouveau parti. Une chose est certaine : le divorce entre les deux figures de la droite américaine est désormais acté, et un bras de fer politique s’amorce entre deux titans aux ambitions divergentes.