Emilie Delacrouz
Nouveau coup dur pour Naf Naf. Moins d’un an après son rachat par le groupe turc Migiboy Tekstil, l’emblématique marque de prêt-à-porter féminin est à nouveau placée en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé cette décision vendredi dernier, évoquant des « difficultés de trésorerie » majeures.
Il s’agit de la troisième procédure de ce type en cinq ans pour l’enseigne, qui emploie environ 600 salariés en France.
Si cette mesure évite, pour l’instant, une liquidation immédiate, elle ouvre « une grande période d’incertitude » selon la CFDT, qui exprime l’inquiétude croissante des salariés.
En cessation de paiements, Naf Naf ne parvient plus à faire face à ses dettes immédiates : son passif atteint 44 millions d’euros, alors que son chiffre d’affaires en 2024 s’élève à 47 millions.
Malgré la situation critique, la justice a reconnu qu’un redressement restait envisageable, au regard des projections d’activité et de la trésorerie disponible. L’entreprise dispose ainsi d’une période d’observation de six mois, avant une nouvelle audience prévue le 23 juillet.
Lors de son rachat en juin 2024, Migiboy Tekstil avait promis de préserver 90 % des emplois et de maintenir une centaine de magasins en France. Mais même en cas de succès du plan de redressement, des fermetures de boutiques et des suppressions de postes au siège semblent inévitables. À l’inverse, un échec mènerait à une liquidation, avec des conséquences sociales potentiellement dramatiques.
Naf Naf, marque iconique des années 90, peine à retrouver sa stabilité. Ses salariés, eux, restent suspendus à un avenir toujours aussi flou.
