Malgré une santé fragile, le pape François a tenu à être présent en ce dimanche de Pâques, apparaissant au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome pour adresser un vibrant « Joyeuses Pâques » aux milliers de fidèles réunis sur la place. À 88 ans, tout juste remis d’une longue hospitalisation, le souverain pontife est apparu en fauteuil roulant, sans assistance respiratoire, pour livrer, avec émotion, sa bénédiction pascale « Urbi et Orbi », retransmise en mondovision.
Dans un geste empreint de chaleur humaine, François a surpris la foule en s’offrant un bain de foule à bord de sa « papamobile ». Pendant une quinzaine de minutes, il a sillonné les allées de la place, bénissant des nourrissons et saluant les fidèles dans une ambiance fervente, encadré par ses gardes du corps.
Un appel à la paix, un cri pour Gaza
Toujours affaibli et peinant à parler, le pape a confié la lecture de son message pascal à un collaborateur. Dans ce texte puissant, il dresse un tableau sombre des conflits qui ravagent le monde. Il a particulièrement dénoncé la « situation humanitaire dramatique et ignoble » à Gaza, lançant un appel solennel à un cessez-le-feu et à la libération des otages. Il a également mis en garde contre « le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde », rappelant que la paix ne saurait exister sans liberté religieuse et liberté de pensée.
Quelques instants avant son message, François a reçu le vice-président américain JD Vance pour un entretien privé à la résidence Sainte-Marthe, dans un contexte de tensions autour de la politique migratoire américaine.
Un Pâques fragile, mais lumineux
Pour la première fois depuis son élection en 2013, François a dû renoncer à plusieurs cérémonies majeures de la Semaine sainte. Absent du Chemin de Croix au Colisée et de la veillée pascale, il a laissé les cardinaux assurer ces célébrations. Cependant, il a tenu à faire une courte apparition samedi après-midi dans la basilique, où il a prié devant une icône mariale et distribué des friandises à des enfants, fidèle à sa douceur et son attention envers les plus jeunes.
Interrogé sur son état, le pape a soufflé, dans un souffle fragile mais sincère : « Je le vis comme je peux. » Après deux alertes vitales durant ses 38 jours d’hospitalisation à l’hôpital Gemelli, sa présence même est un message d’espérance.
Ce dimanche, un fait rare unissait les chrétiens du monde entier : la célébration simultanée de Pâques, grâce à la concordance des calendriers grégorien et julien. Un symbole fort d’unité, en un temps de déchirures.
Malgré la douleur et les épreuves, le pape François demeure, debout dans le cœur des fidèles, témoin vivant d’un message de paix, de foi et d’humanité.