Au Brésil, en pleine forêt Amazonienne, des milliers d’arbres auraient été « abattus pour faciliter l’accès » à la COP 30 ? C’est ce qu’a affirmé « l’association des Climato-Réalistes » dans un post sur X, publié ce jeudi 30 octobre. Soit à quelques jours du sommet, puisque celui-ci aura lieu du 10 au 21 novembre à Belém, une ville située dans le nord du Brésil.
Le président brésilien Lula aurait ainsi fait raser « 13 km d’Amazonie protégée » pour faire construire cette route, qui passerait en plein milieu de la forêt, comme le montre l’image d’illustration. Nom du projet : « l’Avenida Liberdade ». « Hypocrisie verte », avertit cette « association ».
FAKE OFF
Contrairement à ce qu’affirme « l’association des Climato-Réalistes », la construction de cette route en plein milieu de l’Amazonie n’a pas été lancée spécialement pour la COP 30. Ce projet existe depuis 2020, sous le nom « rodovia liberdade », comme le prouve un document du secrétariat des infrastructures de l’Etat du Pará datant de décembre 2020. Bien avant que la candidature de Belém n’ait été retenue par l’ONU – en mai 2023 – pour accueillir l’événement.
Ce n’est qu’une fois que Belém ait été désignée comme ville hôte, que la construction a commencé, en juin 2024. L’objectif, avec cette route, est « d’améliorer les conditions de circulation des automobilistes dans la région », a rappelé Helder Barbalho, le gouverneur de l’Etat du Pará, en mars dernier, lors d’une visite sur le chantier. Ces travaux vont « profiter à ceux qui vivent dans la région et à ceux qui viendront nous rendre visite lors de la COP 30 ». Une construction indépendante du sommet pour le climat donc.
Une fake news qui persiste
Cette fausse information était déjà apparue en mars dernier. Plus précisément dans un article de la chaîne britannique BBC. Les organisateurs du sommet avaient alors démenti cette rumeur via un communiqué, publié sur le site : « la construction de l’autoroute Avenida Liberdade ne relève pas de la responsabilité du gouvernement fédéral et ne fait pas partie des 33 projets d’infrastructures prévus » pour l’événement.
Par ailleurs, la photo utilisée dans la publication sur X ne montre pas la déforestation de l’Amazonie à Belém. Une recherche inversée nous permet de trouver que cette image a été prise le 16 septembre 2022, à Humaita, une ville située dans le sud du Brésil, par le photographe de l’AFP Michael Dantas.
Une désinformation climatique de plus en plus présente
Entre les déclarations de personnalités publiques, comme Bill Gates, d’hommes politiques, comme Donald Trump, ainsi que les affirmations d’internautes, la désinformation climatique s’intensifie partout dans le monde. Et cela n’épargne pas des médias audiovisuels français, selon un rapport de plusieurs ONG, publié le 22 octobre. Entre janvier et août 2025, 529 cas de mésinformation climatique ont ainsi été détectés sur les principales chaînes de télévision et radio françaises.
Notre rubrique de fact checking
La place de la désinformation climatique est si grande, que l’Unesco a lancé, en septembre dernier, une initiative pour lutter contre celle-ci. Huit pays, dont la France, ont pour l’instant rejoint cette initiative.
