Un procès criminel trois ans après une disparition qui n’a pas livré tous ses mystères. À commencer par le corps de la victime, François Ferreira, 45 ans, qui n’a jamais été retrouvé. Cet habitant de Loudéac (22) avait été porté disparu le 19 février 2023. Rapidement, l’enquête menée par la section de recherche (SR) de Rennes, avec l’appui de la brigade de recherches de Saint-Brieuc, avait permis d’établir que le quadragénaire avait très probablement été enlevé et séquestré par des trafiquants avec qui il était en lien. Trois personnes avaient été mises en examen, le 24 mars 2023, pour meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs.
Trois accusés en détention, deux sous contrôle judiciaire
Les investigations, qui se sont poursuivies pendant deux ans, sont terminées et le juge d’instruction chargé de l’affaire a rendu ses conclusions. Dans son réquisitoire définitif, le procureur de la République de Saint-Brieuc a requis le renvoi de cinq hommes devant la cour d’assises des Côtes-d’Armor. Le juge d’instruction l’a suivi en rendant une ordonnance de mise en accusation (OMA) de ces cinq accusés. Trois d’entre eux, Mehdi Barbancon, Johan Audren et Cédric Conord sont détenus et comparaîtront, lors de ce procès à Saint-Brieuc, du mardi 27 janvier au mercredi 4 février 2026, pour enlèvement et séquestration suivi de mort, ainsi que pour association de malfaiteurs.
Ce garage situé à la Trinité-Porhoët (56), à une vingtaine de kilomètres de Loudéac, avait fait l’objet d’importantes recherches des gendarmes, un mois après la disparition de François Ferreira. (Le Télégramme/Lionel Samson)
Mehdi Barbancon comparaîtra aussi pour port, transport et détention prohibés d’armes de guerre et de catégorie B, ainsi que pour détention et transport de stupéfiants. Alwin Neysius, déjà connu de la justice notamment pour sa participation aux braquages du bureau de poste (en 2011) et du McDo de Douarnenez (en 2015), est lui accusé de recel de cadavre, en plus de l’association de malfaiteurs. Il a été placé sous contrôle judiciaire en attendant le procès, de même que Mickaël Robart, accusé lui aussi de port, transport et détention prohibés d’armes de guerre et de catégorie B, ainsi que de deux infractions à la législation sur les stupéfiants.
Un espoir pour les proches du disparu
Cette longue audience, programmée sur sept jours, sera peut-être l’unique occasion pour la famille de François Ferreira de connaître les ressorts de la disparition de leur proche. Cinq personnes, dont l’épouse de la victime, se sont constituées partie civile. Onze témoins ainsi que treize experts doivent être entendus au cours des débats.