Présidentielle 2025 : La candidature de Maurice Kamto sous haute tension au Conseil constitutionnel
Maurice Kamto, désormais candidat déclaré à l’élection présidentielle d’octobre 2025 sous la bannière du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), traverse une zone de turbulences juridiques et politiques. Investi par une faction du parti dirigée par Anicet Ekane, l’ancien leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) voit sa candidature sévèrement contestée devant le Conseil constitutionnel.
Lors de l’audience tenue le 4 août, de nombreuses irrégularités ont été soulevées à son encontre. D’abord, Maurice Kamto n’a pas été en mesure de présenter sa carte de militant du Manidem, document pourtant exigé par les juges constitutionnels pour valider son affiliation au parti. Ensuite, et de manière plus préoccupante, l’intéressé n’a fourni aucun justificatif de sa démission formelle du MRC, une exigence pourtant explicitement prévue par la loi n°90/056 relative aux partis politiques au Cameroun.
Ces deux manquements sont vivement exploités par ses opposants, qui y voient des motifs suffisants pour disqualifier sa candidature. Le Ministère de l’Administration territoriale (Minat) a, pour sa part, renforcé cette pression juridique en affirmant que le président légalement reconnu du Manidem est Dieudonné Yebga. Cette position a été appuyée par une correspondance officielle du Minat, versée aux débats par les avocats représentant Yebga.
Face à cette situation, Anicet Ekane maintient sa version des faits. Selon lui, Dieudonné Yebga a bel et bien été exclu du Manidem, et les textes du parti ont été modifiés en conséquence pour entériner cette exclusion. Il considère donc la légitimité de son action et de l’investiture de Kamto comme étant pleinement conforme aux règles internes du parti.
Cette bataille à la fois juridique, politique et administrative plonge la candidature de Maurice Kamto dans une incertitude croissante. Le Conseil constitutionnel, désormais saisi, devra trancher sur la légalité de sa désignation au sein du Manidem, et plus largement sur la conformité de sa candidature au regard des lois électorales en vigueur. Un verdict très attendu, qui pourrait redistribuer les cartes à deux mois d’un scrutin décisif pour l’avenir politique du Cameroun.


