Ce dimanche, Emmanuel Macron effectuera une visite hautement symbolique au Groenland, suscitant déjà des crispations du côté de Washington. Le président français devient ainsi le premier chef d’État étranger à se rendre sur cette immense île arctique depuis que l’ancien président américain Donald Trump a ouvertement exprimé son désir de l’acquérir en 2019. Le dirigeant républicain, invoquant des enjeux de sécurité internationale et l’abondance de ressources naturelles stratégiques — notamment les métaux rares —, n’avait pas exclu des moyens militaires pour concrétiser cette ambition.
Le président français arrive avec un tout autre message. Porteur d’une « solidarité européenne » affirmée envers ce territoire autonome du Danemark, Emmanuel Macron entend rappeler que « le Groenland n’est pas à prendre » et dénoncer toute forme de « prédation ». L’Élysée assure cependant que cette visite ne s’inscrit pas dans une logique de confrontation avec les États-Unis, mais dans une dynamique de coopération avec les autorités locales.
Trois étapes structurent ce déplacement : une visite sur un glacier, un passage dans une centrale hydroélectrique, et enfin, une inspection à bord d’une frégate danoise. À travers ces trois séquences, le président entend adresser trois messages clairs : soutien à la souveraineté territoriale du Groenland, appui à son développement économique durable, et mobilisation face à la fonte rapide des glaces arctiques, un phénomène alarmant pour l’équilibre climatique mondial.
Emmanuel Macron sera accompagné de la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, et du Premier ministre groenlandais, Jens-Frederik Nielsen. L’Élysée insiste sur le fait que cette visite se fait à leur invitation conjointe et incarne un geste fort d’unité européenne face aux pressions géopolitiques dans l’Arctique.
Bien que le Groenland ne fasse pas partie de l’Union européenne, il figure sur la liste des territoires d’Outre-mer associés à l’UE. Cette visite sera donc l’occasion de réévaluer les modalités de coopération entre Bruxelles et Nuuk, dans un contexte stratégique où l’Arctique devient un théâtre d’influences grandissantes.