La tension monte entre le Mexique et le géant de la tech américain. Vendredi, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires contre Google (groupe Alphabet), accusé d’avoir renommé le célèbre « Golfe du Mexique » en « Golfe d’Amérique » sur son service Google Maps destiné aux utilisateurs américains.
Une décision controversée venue des États-Unis
Ce changement de nom, visible depuis janvier, fait écho à un décret signé par Donald Trump le 20 janvier, désormais soutenu par un vote de la Chambre des représentants. Pourtant, cette mesure ne s’applique qu’à la partie du plateau continental appartenant aux États-Unis. Pour Mexico, c’est une tentative d’appropriation inacceptable.
Sheinbaum hausse le ton : “Une atteinte à notre souveraineté”
Lors de sa conférence matinale, Claudia Sheinbaum a confirmé que « la plainte a déjà été déposée », tout en dénonçant une « atteinte grave à la souveraineté géographique » du Mexique. Elle a rappelé que même le gouvernement américain n’avait jamais prétendu nommer l’intégralité du golfe de cette façon.
Réplique symbolique : “Pourquoi pas les États-Unis d’Amérique mexicaine ?”
Piquée au vif, Sheinbaum n’a pas hésité à ironiser : « Si on commence à changer les noms de manière unilatérale, appelons donc les États-Unis ‘l’Amérique mexicaine’ », a-t-elle déclaré, en référence à la carte d’avant 1848, avant la perte de territoires mexicains suite au traité de Guadalupe Hidalgo.
Un flou sémantique à l’international
En dehors des États-Unis, Google semble tenter un compromis. En Europe, notamment en France, « Golfe du Mexique » reste l’appellation principale sur Google Maps, mais une mention secondaire « Golfe d’Amérique » a discrètement été ajoutée entre parenthèses. Une tentative d’équilibre que Mexico considère comme insuffisante et ambiguë.
Un nom, un symbole, une bataille diplomatique en ligne de mire.
