Le Canada s’apprête à franchir un cap stratégique majeur en envisageant d’intégrer un ambitieux programme de réarmement européen. Une décision qui ne manque pas d’interpeller, tant elle illustre la volonté d’Ottawa de réduire sa dépendance militaire vis-à-vis des États-Unis et d’affirmer une autonomie stratégique accrue sur la scène internationale.
Depuis des décennies, la défense canadienne repose largement sur la coopération avec Washington, notamment à travers l’OTAN et le NORAD. Toutefois, les récentes tensions géopolitiques et l’évolution des priorités américaines ont incité le Canada à explorer d’autres alliances. En rejoignant ce programme de modernisation militaire piloté par l’Union européenne, Ottawa cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en armements et à renforcer ses capacités sans être exclusivement tributaire de son voisin du Sud.
Cette démarche témoigne également d’un rapprochement stratégique entre le Canada et l’Europe, alors que les deux entités partagent des valeurs communes en matière de défense, de démocratie et de sécurité internationale. L’adhésion à cette initiative permettrait non seulement au Canada d’accéder à des technologies de pointe développées par l’industrie européenne, mais aussi d’apporter sa propre expertise en matière de défense.
Si cette décision se concrétise, elle marquerait un tournant historique dans la politique militaire canadienne, redessinant les équilibres traditionnels de l’Atlantique Nord. Reste à voir comment Washington réagira à cette volonté d’émancipation d’un allié de toujours.


