François Xavier
Le politologue Mathias Eric Owona Nguini monte au créneau et accuse frontalement le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) d’orchestrer une véritable campagne de chantage identitaire pour imposer son agenda politique.
Selon lui, le parti de Maurice Kamto utilise une stratégie pernicieuse visant à museler les voix discordantes dans l’espace public. « Le MRC pratique une forme de terrorisme médiatique : si vous refusez d’épouser sa ligne idéologique, vous êtes immédiatement étiqueté tribaliste.
C’est ce que j’appelle le chantage identitaire. Le message est clair : soit vous reconnaissez que notre leader est l’homme providentiel du Cameroun, soit vous êtes catalogué ennemi ethnique », dénonce le politologue.
Mathias Eric Owona Nguini va plus loin, affirmant que cette méthode relève d’une manipulation identitaire aux conséquences explosives. « C’est une stratégie dangereuse qui alimente la fracture sociale et sape les fondements de notre vivre-ensemble », martèle-t-il.
Pour étayer ses propos, le politologue cite un communiqué récent du Secrétaire général du MRC, accusant certains médias de tribalisme, simplement parce que leurs lignes éditoriales divergent de celle du parti. « Ce n’est pas une maladresse, c’est une tactique bien rodée », insiste Mathias Eric Owona Nguini. « En les pointant du doigt comme médias tribalistes, le MRC cherche à délégitimer toute voix critique. »
Face à cette escalade verbale et identitaire, le Conseil National de la Communication (CNC) a pris ses responsabilités. L’organe de régulation met en garde contre ces dérives dangereuses, rappelant que « ces discours incendiaires constituent une menace directe pour la paix et la stabilité sociale du pays. »
Le président du CNC a d’ailleurs averti : les promoteurs de ces discours haineux, qu’ils soient journalistes ou responsables politiques, s’exposent à des sanctions exemplaires.
Le débat autour de la responsabilité politique et médiatique est désormais lancé. Reste à savoir si cette mise en garde suffira à freiner la spirale de la radicalisation identitaire qui menace le Cameroun.
