
Mercredi 5 novembre, le tribunal judiciaire de Lorient a jugé un Alréen âgé de 26 ans pour une affaire de violences conjugales. Le 26 septembre dernier, le parquet avait reçu un signalement de l’association Corps et âmes, inquiète pour une victime, craignant un féminicide car son conjoint détenait une arme et avait des précédents en lien avec des actes de violences. Un consommateur de cocaïne depuis ses 17 ans.
« C’est elle qui m’a poussé à bout »
Depuis deux ans, le couple, qui ne vit pas officiellement ensemble mais se voit presque quotidiennement, est pris dans une spirale infernale. Certains parlent d’une relation toxique : « Il est nerveux, anxieux, elle est jalouse. » Les provocations, réelles ou supposées, déclenchent des crises, gifles, coups dans les côtes, dans la voiture. « C’est elle qui m’a poussé à bout », a-t-il expliqué devant les magistrats lorientais.
La victime, elle, a dénoncé plus d’une dizaine de faits, expliquant que les violences étaient devenues plus fortes depuis l’été. Lorsque la présidente a listé les différents faits (gifle, coups dans les côtes, coups dans la voiture de la victime), le jeune homme a nié systématiquement les faits, en reportant la faute sur la victime.
Face aux photos des blessures fournies par la victime, il a continué de nier, ne reconnaissant que les faits commis en public. Mi-septembre, il avait traversé la rue pour aller mettre une violente gifle à la victime. Plusieurs témoins disent avoir eu peur, car la tête de la victime avait « vrillé » et qu’il était « hors de contrôle ».
Un fusil de chasse au domicile
Lors de la perquisition au domicile du prévenu, les gendarmes ont trouvé un fusil de chasse. Selon le mis en cause, c’est en allant acheter une voiture dans une ferme que le propriétaire lui aurait donné l’arme à feu. Nerveux, parlant beaucoup, le prévenu a fini par reconnaître, lors de l’audience, qu’il pouvait être violent en lien avec ses consommations de drogue.
Mercredi, quand la présidente du tribunal a demandé aux deux parties s’ils pensaient se séparer, ils ont hésité à répondre, car ils s’aimeraient toujours. Le tribunal a condamné le prévenu, Rio Brewen, à deux de prison ferme avec maintien en détention, interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant trois ans et interdiction de détenir une arme pour une durée de cinq ans.