Une fusillade, « très vraisemblablement » liée au narcotrafic, indique le procureur Damien Martinelli, a eu lieu en début de soirée vendredi aux Moulins, un quartier de 8 000 habitants dans l’ouest de Nice, proche de l’autoroute mais enclavé et régulièrement marqué par des violences pour le contrôle de points de deal.
Outre les deux morts, dont les identités sont en cours de vérification selon le parquet, la fusillade a fait cinq blessés. Parmi eux, deux graves selon la préfecture et une personne « très grièvement blessée », selon le parquet.
Le périmètre a été sécurisé et une cellule médico-psychologique a été mise en place pour les riverains.
Des renforts mobilisés à partir de samedi
Les auteurs de la fusillade sont encore recherchés, a précisé le préfet, Laurent Hottiaux, qui s’est rendu sur place. Il a annoncé que des renforts seraient mobilisés à partir de samedi pour sécuriser le quartier.
Lors du dernier incident en date, un jeune homme avait été blessé à une jambe mercredi par des tirs dans le quartier.
Et en juillet 2024, sept personnes d’une même famille, dont trois enfants et un adolescent, avaient péri dans un incendie criminel visant un autre étage sur fond de trafic de drogues dans l’un des immeubles des Moulins.
Présent sur place dans le quartier des Moulins auprès des habitants
où la situation est tendue et confuse. Une incursion sur fond de narco-banditisme a entraîné des tirs à l’arme automatique. Selon les premiers éléments, deux personnes seraient décédées et plusieurs autres… pic.twitter.com/Fcc8Uyzgv3— Christian Estrosi (@cestrosi) October 3, 2025
Après la fusillade de vendredi, une enquête pour homicides volontaires en bande organisée et tentatives d’homicide volontaire en bande organisée a été ouverte et confiée à la police judiciaire des Alpes-Maritimes.
Venu également sur place, le maire Christian Estrosi (Horizons), a fustigé un « désintérêt de l’État pour cette cité des Moulins ». « C’est une fois de trop, nous avons le sentiment quelques fois d’être totalement abandonnés », a-t-il ajouté.
Évoquant les efforts et les investissements de Nice en matière de police municipale et de vidéosurveillance, il a insisté : « Ça n’est pas une raison pour nous envoyer moins d’effectifs » de Police nationale ou de magistrats.
Près de 300 personnes incarcérées depuis six mois
Le préfet a refusé d’entrer dans la polémique en expliquant que trois points de deal avaient été démantelés ces derniers jours dans le quartier des Moulins et que près de 300 personnes avaient été incarcérées depuis six mois en lien avec les trafics de stupéfiants aux Moulins et à l’Ariane, un autre quartier sensible dans le nord-est de Nice.
« Stop, ça suffit, Nice ne doit pas devenir Marseille », a écrit sur X Éric Ciotti, rival UDR-RN de Estrosi pour l’élection municipale de mars.
Les informations qui nous parviennent des Moulins sont dramatiques : des coups de feu, des morts, des blessés. Je refuse de me résoudre à laisser ce quartier, comme notre ville, devenir une zone de non droit.
Je remercie les nombreux policiers et pompiers mobilisés sur place. pic.twitter.com/srUetukjnx
— Eric Ciotti (@eciotti) October 3, 2025
« Face à cette spirale infernale, une énième annonce de renforts policiers qui resteront quelques jours… avant de repartir. Ceux qui ont permis cette situation à Nice et à Paris doivent partir », a-t-il insisté.
Si les violences liées au narcotrafic n’atteignent pas à Nice le niveau de celles de Marseille ou de la région parisienne, elles restent présentes. En avril, un homme de 28 ans a été tué par balles dans le quartier Pasteur, un autre quartier sensible dans l’est de la ville.