Madame le Procureur Général,
Nous, soussignés Feuteu Joseph, Président du club Djiko FC de Bandjoun, et Fometeu Loué Alphonse, Secrétaire Général de l’Aigle Royal du Moungo, déclarons, depuis nos domiciles respectifs, porter à votre attention les actes frauduleux de Samuel Eto’o Fils, Président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), en lien avec des détournements de fonds publics.
Le 16 janvier 2025, le Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République, annonçait l’octroi d’une subvention exceptionnelle de 910 millions de francs CFA à la FECAFOOT. Ce financement, destiné à l’organisation des championnats professionnels de la saison 2024-2025 (Elite One et Elite Two), devait garantir le bon déroulement des compétitions. (Pièce 1)
Quatre jours plus tard, le 20 janvier 2025, la FECAFOOT, par son communiqué n°006/25/FECAFOOT/SG/DIRCAB, confirmait la réception des fonds et invitait les clubs à venir récupérer leur part. (Pièce 2)
Un silence inquiétant et des fonds volatilisés
Malgré ces engagements officiels, les clubs professionnels n’ont jamais perçu leur part de cette subvention. Pire encore, les sommes allouées à la location des stades n’ont pas été versées à l’Office National des Infrastructures et Équipements Sportifs (ONIES). Résultat : les clubs, déjà en difficulté financière, ont dû payer eux-mêmes ces frais alors que la FECAFOOT avait reçu 350 millions de francs CFA à cet effet. (Pièces 3 et 4)
Une gestion opaque et répétée
Depuis 2021, la FECAFOOT sous la direction de Samuel Eto’o aurait reçu plusieurs subventions sans jamais justifier leur utilisation. Nous demandons donc au Ministère des Finances, en tant que poste payeur, de vous transmettre les preuves des différents versements effectués à la FECAFOOT.
Au vu de ces éléments accablants, il est évident que les actes reprochés au mis en cause constituent l’infraction de détournement de deniers publics, comme le stipule l’article 184 du Code pénal et l’article 2 de la loi n°2011/028 du 14 décembre 2011, modifiée par la loi n°2012/011 du 16 juillet 2012 portant création du Tribunal Criminel Spécial (TCS).

Nous sollicitons l’ouverture immédiate d’une enquête afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les responsables répondent de leurs actes devant la justice.


