
50 ans de permis, tous ses points et « une faute de conduite comme cause première de l’accident » pour reprendre les mots du procureur, qui a coûté une vie. Celle de Jean-François Bernier, 38 ans. C’était le 5 décembre 2023 peu après 14 h sur la D53 au lieu-dit Quélarn à Plobannalec-Lesconil. Le prévenu, retraité de l’éducation habitant à Marseille mais possédant une résidence à Loctudy, est au volant de sa voiture tractant une remorque. Il tourne à gauche pour rejoindre la déchetterie. Un bruit. Il s’arrête et trouve le motard sous sa remorque. La moto est au sol, la porte arrière droite est abîmée. Le décès sera constaté vers 16 h malgré les tentatives de réanimation des secouristes. Le président du tribunal demande au prévenu s’il a vu ou entendu la moto. « Non, à 50 m, il y a un tournant. » « Vous n’avez pas entendu non plus le freinage de la moto (sur 19,10 m selon une expertise) ? » « Uniquement le choc, je pensais qu’il y avait quelque chose sur le bas-côté que j’avais accroché ».
« Défaut de priorité »
Son avocate, Maître Dussud, a rappelé que « Monsieur Bernier était sous stupéfiants, roulait à une vitesse excessive (entre 86,4 et 101,5 km/h sur une route limitée à 80) et transportait des stupéfiants (de la cocaïne, la victime avait été condamnée à 24 mois de prison dont six avec sursis pour trafic de cocaïne et d’héroïne en juillet 2022)». Elle insiste sur l’alignement de la voiture et de la remorque vers la zone d’activités selon deux témoins : « Il ne coupe pas la route puisque la route est déjà franchie ». Elle et le prévenu ne sont pas certains que la moto était sur la voie de circulation. Un autre témoignage indique que la remorque était encore au milieu de la voie de circulation. Pour l’avocat de la partie civile, Maître Coadou, « le prévenu a manqué à une obligation de sécurité même si ce n’est pas la cause exclusive de l’accident, il y a aussi la vitesse et la consommation de stupéfiants ». Il cite le passager du véhicule situé derrière celui du prévenu qui avait indiqué que « le véhicule aurait dû attendre le passage du motard » que son père au volant avait vu.
Si le réquisitoire, pointant « un défaut de priorité à droite alors que le ciel était dégagé », a demandé deux mois d’emprisonnement avec sursis et cinq mois de suspension de permis, le tribunal a été plus sévère, condamnant le retraité à huit mois de prison assortis d’un sursis simple et six mois sans permis.