Jared Leto adore la saga Tron et il n’est pas le seul. La différence avec les fans de base est simple. Quand une star de son acabit aime quelque chose, elle se bat pour prolonger l’aventure et ça fonctionne. Il incarne donc le héros de Tron : Ares de Joachim Rønning et se révèle tout à fait convaincant en programme informatique qui prend la forme d’un redoutable guerrier capable d’évoluer dans notre monde.
« J’ai voulu créer quelque chose de nouveau et de familier à la fois. Ce qui m’a attiré dans ce projet, c’est le mélange des mondes numérique et réel », précise le cinéaste. Et c’est une réussite.
Des suites aux couleurs du temps
Faisons un saut (de puce en 1982, l’année où sort le premier Tron signé par Steven Lisberger, un film de science-fiction aux images révolutionnaires pour l’époque. Jeff Bridges y incarnait un jeune programmateur de jeux vidéo entraîné au cœur de son programme informatique. Cet univers futuriste, conçu notamment par Moebius alias Jean Giraud, avait de quoi faire rêver les spectateurs au début des années 1980. Le film est un peu daté malgré son charme désuet. La technique a évolué à la vitesse d’une moto laser en trois décennies. Il a pourtant fallu attendre 2011 pour voir naître un deuxième volet, Tron : L’héritage, où Joseph Kosinski modernise l’ensemble avec un sens de l’esbroufe visuelle assez ébouriffant.
Pour Tron : Ares, Joachim Rønning a souhaité aller plus loin. Il a réuni le « vieux de la vieille » Jeff Bridges et des jeunes gens talentueux tels Greta Lee et Evan Peters. Tout ce petit monde se bat pour un enjeu qui n’a rien de vidéoludique. Entre-temps, l’intelligence artificielle est passée par là et c’est un contrôle impliquant le sort des humains qui est placé dans la balance. En renouvelant les effectifs, le réalisateur tend la main à un nouveau public. Il garde aussi l’ancien retrouvant l’esthétique du film de 1982 lors d’une séquence efficace et nostalgique.
Devenir humain
La saga a su s’adapter avec le temps et proposer une réflexion sur des sujets brûlants. Le héros créé par informatique a maintenant la possibilité de sortir du jeu et d’être programmé à distance par un homme d’affaires cupide. « Ce qui m’intéressait était son voyage intérieur, sa découverte de ce que signifie le fait d’être humain et de ce qu’il faut accomplir pour le devenir était à mes yeux tout ce qui faisait le sel de ce nouvel opus », déclare le cinéaste. Comment peut-on vivre quand on est un être hybride ? Et comment peut-on obtenir son indépendance ? Ces questions sont au centre de l’intrigue.
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Mais Tron c’est aussi de l’action, et pas qu’un peu ! Quoi qu’en dise le réalisateur, le public vient surtout chercher cela depuis 1982. Cette impression de plonger dans un jeu vidéo et de foncer à toute vitesse sur des engins fluo. Cette technologie mise au service d’un divertissement rythmé reste fort satisfaisante pour les amoureux de science-fiction. Et ce n’est pas terminé : une scène post-générique laisse envisager une suite. On se demande ce qu’ils vont bien imaginer.