Quand Guillaume Meurice prend la plume, il parle d’un colibri. Et signe la préface de Militants écologistes sous haute surveillance d’Emilie Petit, journaliste à 20 Minutes. Ce livre, paru aux éditions du Nid-de-pie, met en scène dès le troisième paragraphe du prologue des poulets. Une vraie volière où l’on parle aussi de cages. Celles dans lesquelles terminent parfois les militants écologistes qualifiés alors par un ministre de l’Intérieur d’« écoterroristes ».
D’écoterrorisme, il n’est pas question dans ce livre – « le terme n’existe pas. Ni en droit français, ni dans le dictionnaire » –, Emilie Petit aborde la désobéissance civile. Celle qui fait bloquer le pont de Sully à Paris. Celle qui fait grimper dans les arbres. Celle qui marque les esprits du grand public pour lui faire comprendre l’urgence climatique. Mais celle qui parfois marque les corps de ces militants écologistes après des tirs de grenades lacrymogènes, de désencerclement ou de flash-ball.
La désobéissance civile, « une forme de radicalité démocratique »
Dans son enquête menée pendant quatre ans, la journaliste montre comment la désobéissance civile des militants écologistes – « une forme de radicalité démocratique », selon un activiste climatique – est aujourd’hui réprimée. « Avant sur des actions qui pouvaient paraîtres anodines, la tendance était plutôt de dire : “c’est bon, vous avez fait vos trucs, maintenant vous partez”. Aujourd’hui, on n’est plus sur ça, note l’avocat pénaliste Alexis Baudelin. On est sur des interpellations, des contrôles des personnes qui sont ramenées au poste de police et placées en garde à vue. C’est une forme de répression sévère et fortement critiquable dans ce qu’on considère être une démocratie. »
Le but de cette répression, de ces surveillances via boîtier GPS placé sous une voiture, des mises sur écoute ou la multiplication des contrôles d’identité est « de faire peur » pour « faire taire ». Raté, un livre a été écrit sur le sujet. Et Guillaume Meurice en a signé la préface.
« Militants écologistes sous haute surveillance », Emilie Petit, éditions du Nid-de-pie. 16 euros.