L’enquête sur le dramatique accident du funiculaire de la Glória, survenu à Lisbonne début septembre et qui a coûté la vie à 16 personnes, dont une Française, a révélé des premiers éléments accablants. Ainsi, le câble reliant les deux cabines n’était pas conforme aux normes en vigueur, selon le rapport préliminaire du Bureau d’enquête sur les accidents aériens et ferroviaires (GPIAAF).
Les premières analyses indiquent que la catastrophe a été provoquée par « la déconnexion du câble entre les deux cabines », un élément central du mécanisme du funiculaire. Ce câble, installé depuis moins d’un an, avait été posé il y a 337 jours alors que sa durée de vie utile est estimée à 600 jours. Le GPIAAF précise que « la zone où le câble a cédé n’est pas visible sans démontage », ce qui complique la détection d’un éventuel défaut lors des inspections.
Une descente incontrôlée à 60 km/h
Pourtant, « l’inspection visuelle programmée, réalisée le matin du jour de l’accident, n’a détecté aucune anomalie sur le câble », indiquent les enquêteurs. Ce constat soulève de nouvelles interrogations sur les procédures de maintenance et la fiabilité du système de contrôle, alors que le gestionnaire des transports lisboètes, Carris, affirme que l’entretien, confié à un sous-traitant, a toujours été effectué dans les délais.
Le 3 septembre, à 18 heures, les deux cabines du funiculaire étaient stationnées dans leurs gares respectives. Quelques minutes plus tard, elles entamaient leur trajet, mais après seulement six mètres, le système a perdu « la force d’équilibre garantie par le câble de connexion qui les unit ».
Un enchaînement dramatique
Selon le GPIAAF, « la cabine numéro 2 (en bas du parcours) a reculé brusquement […]. Quant à la cabine numéro 1, en haut de la Calçada da Glória, elle a continué son mouvement descendant en augmentant sa vitesse », malgré les tentatives du conducteur de la freiner. En moins de 50 secondes, le véhicule a dévalé les 276 mètres du tracé, atteignant environ 60 km/h avant de dérailler et de heurter un immeuble. L’impact a provoqué la destruction quasi totale de la caisse en bois et de lourds dégâts aux infrastructures alentour.
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Face à ces constats, le Bureau d’enquête avait recommandé que les autres ascenseurs et funiculaires de la capitale portugaise (également exploités par Carris) soient mis à l’arrêt tant qu’ils n’auront pas été vérifiés. Selon l’organisme, ils doivent impérativement être équipés de systèmes « capables d’immobiliser les cabines en cas de rupture du câble ». Ces mesures de précaution visent notamment les célèbres ascenseurs historiques de Lisbonne, inscrits au patrimoine urbain de la ville.