Quelques indices des mesures à venir malgré le silence médiatique de Sébastien Lecornu. Le Premier ministre a dit lors d’une réunion lundi avec ses alliés du « socle commun » que son futur gouvernement ferait des « propositions » de baisse d’impôts « notamment en faveur du travail », alors que les socialistes réclament entre autres une baisse ciblée de la CSG, ont rapporté des participants à l’AFP. Le chef du gouvernement (toujours pas nommé) a également demandé à ses soutiens d’être « ouverts au débat sur la justice fiscale » et à un « juste partage de l’effort de redressement des finances publiques » mais « dans la limite de ne pas abîmer croissance et emploi », selon ces participants.
« Une base de départ »
Sébastien Lecornu a réuni pour le déjeuner à Matignon les représentants des cinq partis (Renaissance, Horizons, MoDem, Les Républicains, UDI) et des groupes parlementaires de la droite et du centre, membres de la fragile coalition gouvernementale sortante.
En quête d’une bienveillance des socialistes pour faire passer son budget, le Premier ministre a pourtant fermé la porte, vendredi dans Le Parisien, à leurs principales demandes comme la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, le rétablissement de l’Impôt sur la fortune (ISF) ou la suspension de la réforme des retraites, tout en assurant que « certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront ». Le contenu de cet entretien « est évidemment une base de départ pour une négociation, pas un point d’arrivée », s’est défendu le Premier ministre lundi.
Très discret sur ses intentions pour le budget, le Premier ministre a réaffirmé que « tous les arbitrages n’étaient pas encore rendus » étant donné que « beaucoup de mesures vont bouger au Parlement pendant les débats ».
Baisse des dépenses publiques
Sébastien Lecornu a notamment insisté lundi devant ses alliés sur le fait que « tout débat sur la fiscalité doit aller de pair avec la baisse réelle des dépenses publiques ». Le Premier ministre a déjà annoncé à cet égard plusieurs mesures de diminution des dépenses de l’Etat « dans un souci d’exemplarité ». Il a expliqué que « certaines mesures de court terme seront acceptables que si elles sont accompagnées de réformes de moyen et long terme » telles qu’une réforme de l’Etat ou une décentralisation.
Il a redit aussi « l’importance d’avancer sur la lutte contre les fraudes fiscales et sociales », qui feront l’objet d’un projet de loi qui sera présenté en conseil des ministres en même temps que les projets de loi de budgets (de l’Etat et de la Sécurité sociale). Il a souligné en outre « l’urgence de traiter de la sécurité du quotidien », une revendication récurrente de la droite.