
C’est dans la nuit du 3 au 4 avril 2024, à la lisière de la zone artisanale de Kernévez, à Quimper, qu’un adolescent de 17 ans avait été grièvement blessé. Le jeune homme, connu de la police pour des suspicions de trafic de stupéfiants, venait d’être atteint de plusieurs balles dans le dos et les jambes. Pris en charge par des connaissances et transporté en voiture jusqu’aux urgences du centre hospitalier de Quimper, il avait été transféré, en urgence absolue, au CHU de la Cavale Blanche, à Brest.
En détention provisoire
Ce jeune homme a survécu mais est aujourd’hui paraplégique. Parmi ses « amis » venus le déposer aux urgences figurait un individu de 20 ans, condamné pour trafic de stupéfiants dans le quartier de Kermoysan, à Quimper. C’est la piste d’un règlement de comptes qu’a donc creusé, d’emblée, la police judiciaire, saisie de l’enquête. Le parquet était, depuis, resté discret sur cette affaire. Un homme suspecté d’être l’auteur du tir a finalement été interpellé, au printemps dernier. Sollicité, Stéphane Kellenberger, procureur de la République de Brest confirme sa mise en examen et son placement en détention provisoire.
Pour le compte d’un commanditaire ?
L’homme, mis en examen pour « tentative d’assassinat » et écroué, n’est pas inconnu de la justice. Wadji Majira a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour le braquage d’un bar-tabac de Concarneau, en janvier 2016. Alors à peine majeur, cagoulé, accompagné de deux complices dont l’un faisait le guet, il avait mis en joue un commerçant concarnois avec un pistolet automatique et dérobé le fond de caisse. Le trio avait pris la fuite en gazant des passants qui se trouvaient sur leur chemin. « On avait besoin d’argent », témoignera-t-il lors de son procès, à Quimper.
Le voilà cette fois mis en examen dans un dossier criminel. A-t-il agi de son propre chef ou pour le compte d’un commanditaire ? « Les investigations utiles à la manifestation de la vérité se poursuivent », indique le procureur de Brest.