Aminatou Ahidjo recadre sévèrement Issa Tchiroma après son interdiction de quitter le territoire
La scène s’est déroulée ce matin à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. L’ancien ministre et président du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary, a été stoppé net dans sa tentative de se rendre à Dakar, au Sénégal. Selon ses propres déclarations, il comptait s’y rendre pour se recueillir sur la tombe du tout premier président du Cameroun, Ahmadou Ahidjo. Mais à la dernière minute, un commissaire de police lui aurait signifié l’interdiction de quitter le territoire national, sur instruction « venue de la présidence de la République ».
Indigné par cette mesure, l’ex-ministre a réagi dans un enregistrement audio largement diffusé sur les réseaux sociaux. Dans un ton particulièrement virulent, Issa Tchiroma a dénoncé ce qu’il considère comme un acte arbitraire et injustifié. Il est allé jusqu’à appeler à une mobilisation nationale contre ce qu’il qualifie de « dictature ». Dans son message, il interpelle les partis politiques, la société civile, les intellectuels et la diaspora camerounaise afin qu’ils unissent leurs forces pour faire tomber le régime actuel. Une sortie inattendue, venant d’un homme qui fut longtemps l’un des défenseurs les plus fervents du pouvoir en place.
Mais cette posture de Tchiroma n’a pas été du goût d’Aminatou Ahidjo, fille du défunt président Ahmadou Ahidjo, que l’ex-ministre souhaitait honorer au Sénégal. Dans un communiqué au ton sec et sans ambiguïté, la militante du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) a recadré Issa Tchiroma. Elle lui a rappelé que toute personnalité ayant exercé des fonctions gouvernementales reste soumise à l’autorisation expresse du président de la République pour voyager à l’étranger.
Plus encore, elle a fustigé l’attitude de l’ancien ministre, l’accusant d’instrumentaliser la mémoire de son père à des fins strictement politiques. Elle a exigé que son nom ne soit plus associé aux ambitions personnelles de Tchiroma, estimant que son geste relevait davantage d’une stratégie médiatique que d’un véritable hommage.
Cette affaire révèle des tensions persistantes au sein de la classe politique camerounaise, et laisse entrevoir un climat de plus en plus tendu entre anciens alliés du régime et pouvoir central.
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