Alors que François Bayrou tente de raviver le débat sur l’introduction du scrutin proportionnel pour les législatives, Edouard Philippe s’érige en opposant farouche à cette réforme. À l’issue d’un entretien avec le Premier ministre, l’ancien chef du gouvernement et leader du parti Horizons a exprimé jeudi son rejet clair de cette évolution, qu’il juge dangereuse pour la stabilité politique.
« Le scrutin proportionnel risque de figer les blocages que nous connaissons déjà », a-t-il déclaré, pointant du doigt une fragmentation parlementaire qui, selon lui, freine toute action gouvernementale ambitieuse. « Nous ne pouvons pas nous enfermer dans un régime de l’inaction », a-t-il tranché, en référence à une majorité introuvable dans une Assemblée éclatée.
Entouré de plusieurs cadres de son mouvement, Edouard Philippe a également mis en garde contre l’affaiblissement du lien entre les citoyens et leurs élus. « La proportionnelle tend à rompre le lien de proximité entre le député et son territoire », a-t-il souligné. Étonnamment, la question du cumul des mandats — qu’il défend souvent — n’a pas été évoquée cette fois.
De son côté, François Bayrou poursuit sa campagne pour une réforme en profondeur. Depuis fin avril, il mène des consultations politiques autour d’un projet de proportionnelle intégrale à l’échelle départementale, inspiré du modèle de 1986. Le gouvernement envisage de présenter un projet de loi dès l’automne. Une bataille institutionnelle s’annonce.