Sous un ciel bas, les élèves ont regagné le collège-lycée par petits groupes, les visages fermés, les regards fuyants. La gravité flottait dans l’air, pesante.
« Il fallait qu’on soit ensemble »
V. et S., deux lycéens, avouent être « un peu stressés » de revenir aussi vite.
« Ça fait vraiment bizarre », lâche V., triturant nerveusement sa cigarette « puff » au milieu de son cercle d’amis.
« Ce week-end, on en a beaucoup parlé entre nous… Mais aujourd’hui, revenir ici, c’est comme revivre cette journée terrible », confie-t-il à l’AFP.
S. ajoute, solidaire : « Pour ceux qui étaient avec la victime en classe, c’est particulièrement dur. »
Non loin de là, Véronique, mère de deux élèves, raconte avoir tenté, tout au long du week-end, de bâtir autour de ses filles un cocon protecteur.
« On a parlé, même si elles peinent à réaliser ce qui est arrivé. »
Elle approuve la décision de rouvrir rapidement l’établissement :
« Les élèves avaient besoin d’être ensemble, de retrouver leurs professeurs », dit-elle, se disant tout de même « rassurée » par la présence de forces de l’ordre.
Un drame sans explication
Dès jeudi, une cellule psychologique a été mise en place.
« Franchement, ils ont fait tout ce qu’il fallait pour nous accompagner », salue S., qui aspire désormais à « reprendre les cours » et retrouver « une vie normale ».
Mais il le sait : « On n’oubliera jamais. »
Devant l’établissement, la tension est palpable. Dans une voiture, une jeune fille éclate en sanglots. Sa mère, inquiète, interrompt sa discussion avec un responsable scolaire pour accourir vers elle.
« Non, ça ne va pas… », souffle-t-elle, le visage défait. « C’est trop tôt. On rentre. »
L’auteur présumé de l’attaque, un adolescent de 16 ans, a été interpellé peu après les faits et hospitalisé en psychiatrie. À ce stade, aucun mobile n’a pu être établi, a précisé le procureur de Nantes, Antoine Leroy.
